Un inventaire mené suite à la sollicitation du Conseil National des Sciences, avec le concours de ANIMO, le soutien financier de la fondation MAVA, le soutien  exploratoire de la Bambouseraie de Prafrance, Terra Botanica, Jardiland, EDF centre Ouest, EDF délégation régionale Pays de Loire, Chanel.

Direction scientifique : professeur Francis Hallé, botaniste.

En 2012, l’exploration a porté sur les canopées forestières de la région karstique en province de Khammouane. Elle s’est déroulée en deux temps : 30 jours en saison sèche (janvier) et 45 jours lors de l’arrivée des premières pluies (mai-juin).

Encadrés et assistés par un groupe technique de 13 personnes, les 35 chercheurs étaient répartis en six équipes : botanique, entomologie, herpétologie, ornithologie, mammalogie et virologie. Les récoltes ont été abondantes.

En botanique la collecte de 12 000 échantillons botaniques représentent 890 espèces, dont une trentaine d’espèces nouvelles. L’Herbier National du Laos a été multiplié par trois.

En entomologie, le décompte des insectes est un gros travail qui est encore loin d’être achevé. Le nombre d’espèces collectées est évalué à environ 1 500. Les espèces nouvelles comprennent des papillons diurnes et nocturnes, des coléoptères, une libellule et peut-être des termites, à quoi est venu s’ajouter un nouveau scorpion. Si l’on ajoute les nouveaux arthropodes (hors insectes), le nombre de 100 espèces nouvelles découvertes en 2012 n’est certainement pas exagéré.

L’herpétologie, avec 55 espèces observées, a conduit à la découverte de plusieurs espèces nouvelles pour le Laos et de trois espèces nouvelles pour la science.

L’ornithologie, avec 90 espèces d’oiseaux recensées en mai, est la seule discipline qui estime que ses performances auraient pu être meilleures. Malgré la pression de chasse dans la vallée de la Hin Boun et une saison trop tardive – empêchant à la fois l’observation des oiseaux migrateurs et le recensement des espèces locales dont l’activité de chant était terminée –, les ornithologues ont tout de même recensé 90 espèces d’oiseaux en mai 2012 dont des espèces rares comme le Souïmanga strié et le Spizaète du Népal.

La mammalogie, pourtant limitée à l’étude des chauves-souris, a obtenu de très bons résultats avec le recensement de 5 familles et de 24 espèces, dont deux seraient nouvelles pour le Laos.

Quant à la virologie, conduite par l’Institut Pasteur de Vientiane, il faudra plusieurs mois avant de savoir si les insectes récoltés, moustiques et phlébotomes, sont les vecteurs de l’encéphalite japonaise, du virus West Nile, de la Dengue et du Chikungunya. Des vertébrés de la canopée, oiseaux et chauves-souris, pourraient être des réservoirs pour les virus recherchés.